/  Inspiration   /  Eco Lodge la nouvelle tendance qui fait fureur

Eco Lodge la nouvelle tendance qui fait fureur

Tighremt-Assif-Melloul

Définition d’un Ecolodge selon l’ouvrageEcolodge Guidelines” de l’auteur Hitesh Mehta (architecte paysagiste et spécialiste des écolodges) :
 

Un écolodge est une infrastructure d’accueil, de 5 à 75 chambres, financièrement durable, construite dans un souci d’harmonie avec la nature et dont l’impact sur l’environnement est par conséquent minime”…
Si, sur un plan général, le concept écolodge fait fureur un peu partout dans le monde, Le Royaume du Maroc ne fait pas exception.

Ainsi, parmi les écolodges du Maroc, “la Kasbah du Toubkal” à Imlil, l’établissement “Bab El Oued” dans la belle vallée du Drâa, “Terre des Etoiles”, le camp lodge de la commune d’Agafay ou encore “la résidence Bab Doukkala” à Marrakech, “la Kasbah Tamadot” un écolodge de luxe dans le village de Asli ou encore l’établissement “l’Âne vert” du côté d’Essaouira et bien d’autres encore…répondent ainsi à cet intérêt grandissant que représente l’écotourisme.

Un Ecolodge, c’est quoi exactement ?

Pour tout ce qui touche l’écotourisme dans son principe de limiter tous les impacts qui affectent notre environnement et pour des infrastructures d’accueil qui se doivent d’être harmonieuses avec la nature, un écolodge se doit donc de protéger tous les espaces environnants fragiles.
C’est dans cet objectif de protection de l’environnement que l’écolodge est préalablement pensé, conçu, érigé mais aussi exploité en y associant de nombreux acteurs locaux.
Cependant, l’écotourisme ne s’arrête pas uniquement aux infrastructures d’accueil.

En effet, les notions de culture, de faune et de flore permettent également de promouvoir le travail de nombreux acteurs, parmi eux, les guides souvent locaux qui contribuent eux aussi à faire prendre conscience des choses qu’il faut faire pour mieux respecter notre environnement. Les populations locales sont impliquées et participent aussi au développement de ce mode de vie, les artisans, les collectivités, les coopératives peuvent aussi et ainsi faire valoir tous leurs efforts et leurs produits.

L’écotourisme se traduit donc et essentiellement de cette interprétation générale de limiter les risques qui affectent la faune, la flore, mais aussi la santé des hommes et de promouvoir toutes les activités et les savoirs-faire de proximité.

L’éco-touriste respecte ainsi tous les principes de l’écotourisme.
D’une façon générale, le véritable éco-touriste recherche une sorte de communion spirituelle avec la nature, mais il respecte aussi la plupart des notions liées à l’écotourisme en matière de nutrition et de style de vie au quotidien…Cela passe par le choix des aliments, le choix des produits non testés sur les animaux, le choix d’achat de produits biodégradables et l’utilisation aussi des nouvelles énergies comme le solaire…L’éco-touriste est conscient de toutes les notions qui impliquent l’écologie, le développement durable et contribue ainsi à l’économie locale et au mieux vivre des populations. L’écotourisme est de toute façon et dès le départ, une philosophie de vie, un retour vers des choses plus essentielles, un mode de vie à changer, et sur ces critères, tous les gens n’ont pas les mêmes aspirations…

L’écotourisme progresse mais il ne répond pas non plus à la volonté de la majorité des humains de la planète, il peut donc se traduire aussi et tout simplement d’un certain nombres de personnes qui souhaitent vraiment agir pour demain et aussi pour les générations suivantes…

Faut-il aussi que l’écolodge respecte toutes les conditions pour cela, car, en effet, et toujours question business, partout dans le monde et aussi au Maroc, il y a écolodge et écolodge !
Il s’agit de le préciser…

Les écolodges au Maroc :

Au Maroc, les ambitions pour le tourisme et selon le Ministère du Tourisme et Fédération Nationale du Tourisme sont largement mises en avant, mais, certaines difficultés et notamment en zones rurales existent aussi, notamment sur le problème des déchets et pour tous les accès en général…

La promotion de nouveaux établissements dont les écolodges, éco-hébergement, gîtes ruraux écologiques, ou autres, et même ceux qui valorisent de nombreuses activités, des emplois, des produits, des coutumes et des traditions, sont, dans l’ensemble très bien accueillis au sein du Royaume, mais dans la pratique, tous ces établissements dépendent aussi de l’implication des autorités compétentes au sein des communes concernées.

De nouveaux projets voient le jour mais pourront-ils perdurer pour du long terme ?
On peut aussi se poser cette question ?

Les écolodges sont de plus en plus nombreux dans les appellations, mais dans les missions, tous ne respectent pas les véritables missions d’un tel établissement, certains experts de l’écotourisme font aussi ces quelques remarques…Ces remarques ne concernent d’ailleurs pas uniquement le Maroc…

En résumé, quelles sont les fonctions principales et les missions d’un écolodge ? :

Un écolodge doit :

– Respecter l’environnement et limiter les impacts qui lui sont faits.
– Proposer des activités qui sont en accord avec la nature.
– Privilégier et promouvoir l’économie locale. 

Voyager responsable tout en respectant l’environnement et le bien-être des populations locales, promouvoir des lieux, des activités, des savoirs-faire, des cultures, des traditions, des coutumes, c’est autour de toutes ces choses que s’articule vraiment le rôle d’un véritable écolodge qui doit, pour réussir, pouvoir compter sur la compréhension profonde d’un tel concept. 

L’architecture d’un écolodge

La Kasbah Tamadot

Quand on parle respect de l’environnement, il faut donc et aussi que l’architecture d’un écolodge respecte aussi cette volonté.
La plupart des matériaux utilisés sont ainsi naturels.
Le bois, les végétaux, la terre, la pierre sont tout autant de matériaux qui sont largement utilisés dans les architectures écolodges.

Au Maroc, les matériaux regroupent le pisé (terre crue de couleur rouge ou blanche), la brique séchée d’argile et paille qu’on appelle kaolinite, la pierre, les végétaux, le bois, le roseau, bois de palmiers et de tamaris selon les régions, sans oublier, les techniques artisanales que sont le tadelakt (enduit à la chaux), le bejmat (briquettes en terre cuite), le fer forgé…

Pour ce qui concerne tous les matériaux écologiques, le Maroc répond largement aux nécessités des architectures écologiques…

Le pisé est très visible au Maroc, il s’agit de la terre qui est malaxée avec de la paille et parfois mêlée à des petits graviers pour en former des briques à sécher, qui seront donc exposées au soleil, ce matériau est un excellent régulateur thermique. Sinon, ce mélange de terre et de paille est aussi utilisé comme crépi pour le mur des bâtisses en moellons ou carrément pour construire entièrement les murs d’une habitation.
De nos jours, on trouve du pisé plus industriel avec ajout d’un ciment colle qui permet une meilleure adhérence et durabilité, les pluies étant plus fortes, le pisé étant fragile, ce procédé permet donc de mieux protéger les habitations.

Au Maroc, on parle ainsi d’éco-lodges ou écolodges, mais aussi d’éco-villages, d’auberges écologiques et bioclimatiques, de gîte éco-lodge, de maison d’hôtes éco-lodge, l’écotourisme semble donc, bel et bien en pleine expansion.
L’écolodge Atlas Kasbah”, dans la région d’Agadir met en avant les notions de durabilité, d’innovation, de respect de l’environnement et de la valorisation de la culture autochtone. Tout le patrimoine et l’artisanat de la région sont également valorisés, l’emploi pour les berbères est favorisé, les objectifs écologiques mettent en avant :  l’eau, l’énergie, l’intégration paysagère, la sensibilisation environnementale, les déchets, la politique des achats…

Les objectifs écologiques plus en détails et en général  : 

Pour s’intéresser de plus près aux objectifs écologiques des écolodges au Maroc, commençons par l’eau, particulièrement précieuse pour un pays qui, si les mesures ne sont pas prises à temps, compte parmi les pays qui pourrait souffrir de pénurie d’eau dans quelques années…
Heureusement le royaume considère ce fait et tente d’anticiper au mieux pour éradiquer ce fléau, usine de désalinisation en cours, goutte à goutte, barrages etc …

L’eau c’est la vie, il faut donc l’assurer et la préserver…

L’utilisation du goutte à goutte pour l’arrosage est entré en vigueur, la récupération des eaux de pluie est enfin prise en compte aussi, les robinets mitigeurs et les chasses d’eau double vitesse équipent aussi les écolodges, les toilettes sèches sont parfois et également intégrées, les bonnes pratiques s’installent petit à petit.
Pour les produits d’entretien, les produits biodégradables sont de rigueur, ils ne disposent d’aucuns phosphate ou javel, ils ne sont ni corrosifs, ni toxiques…
Les énergies renouvelables sont également de rigueur, photovoltaïque, solaire, lampes basse-consommation, éclairage et ventilation ainsi plus écologiques…

Les déchets considèrent la règle des 3RV soit, réduire, réemployer, recycler, valoriser, mais, hélas, sur ce plan précis, il y a encore beaucoup à faire.
Compost en vigueur et déchets végétaux donnés aux animaux.

Concernant l’intégration paysagère, on parle ici d’architecture locale traditionnelle. Végétaux et matériaux locaux, artisanat de la région, techniques et procédés marocains tadelakt, pisé, tous les savoirs-faire traditionnels sont de mise.

Pour la politique des achats, le potager bio s’invite dans la plupart des écolodges, les plantes aromatiques et médicinales retrouvent tout l’intérêt qu’elles méritent, les engrais organiques sont de rigueur, l’arrosage goutte à goutte indispensable, les produits locaux et non polluants sont privilégiés, (poterie, roseaux, toile de jute)…
Tous les personnels des écolodges sont sensibilisés à l’environnement, il existe aussi des formations aux démarches qualité qui sont organisées au coeur de certains établissements.

L’auberge écologique et bioclimatique de Merzouga met en avant des matériaux et des procédés écologiques, chambres en balles de paille, puit canadien pour le rafraîchissement ou le réchauffement des pièces selon les saisons, pisé, briques de terre crue, isolation en copeaux de bois et torchis, bois roseaux et argile sont les autres matériaux utilisés.

Les éco-villages se concrétisent au coeur de plusieurs régions du Maroc, toujours dans le but de faire prendre conscience de la nécessité de préserver l’environnement, l’écosystème, le développement durable, de former les populations à ces modes de vie, de valoriser tous les savoirs-faire, procédés, techniques, artisanats locaux…

L’écotourisme vous invite ainsi dans des hébergements souvent insolites, des lieux qui vous proposent une philosophie unique, des lieux où des activités sont organisées telles que : randonnées, cours de cuisine, stages et cours de yoga, sophrologie, méditation, peinture, sculpture, partage avec les populations locales…
L’écolodge “L’Âne Vert” au sud de Essaouira, fait valoir le tourisme durable, le tout à 600 mètres d’une belle plage…Toutes les activités sont proposées, des projets artistiques sont régulièrement prévus, le restaurant met en avant les produits locaux et fait travailler les pêcheurs de la région, le personnel est formé à l’écotourisme, le lieu respecte l’architecture écologique, pour se ressourcer tout en voyageant responsable, l’éco-lodge l’Âne vert ne cesse d’être mis en avant dans la région.

Ecotourisme, Eco Hébergement le concept Écolodge dans le monde…

C’est essentiellement dans la façon de repenser sa façon de vivre, dans l’inspiration d’une nouvelle philosophie que le concept écolodge, éco hébergement et donc écotourisme peut prendre forme.

A travers le monde, les écolodges se répandent de plus en plus. Toutes les communautés autochtones y voient une belle opportunité à promouvoir un mode de vie local, régional, national, une culture, une biodiversité, un patrimoine, un savoir-faire….Tous les écotouristes y voient une prise de conscience et une volonté de changer des habitudes pour préserver l’environnement et valoriser des modes de vies et des savoirs…
L’écotourisme évolue depuis une dizaine d’années et, depuis, il ne cesse de susciter l’intérêt.
Conservation patrimoniale; retombées positives pour des communautés locales, échanges, partages, interconnaissances, participation à l’écosystème, la biodiversité, collaborations, projets en vue d’améliorer les impacts et les répercussions qui ont des effets néfastes sur l’environnement et donc sur la santé, des hommes, des animaux, des végétaux…Voici pour quelques grandes lignes auxquelles s’intéressent les écolodges…

On vise à modifier différentes choses, revaloriser la qualité de l’eau, on restaure, on rénove, on améliore les sols, la faune, la flore, on s’adapte selon tous les enjeux qui existent dans le pays concerné.

L’écotourisme prend ainsi de l’ampleur et face aux problèmes qui concernent notre planète, c’est plutôt une bonne chose  !

Poster un Commentaire