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La Vannerie : Les techniques de tressage et Matières utilisées

La vannerie, dénommée également sparterie ou “Tassalat” est un art connu depuis l’antiquité, les pièces les plus anciennes datent d’environ 10 000 ans.

Au Maroc, la vannerie est un métier qui concerne en majorité les hommes, même si les femmes contribuent aussi à cet artisanat

Les techniques de tressage varient tout autant que les matières qui sont travaillées à la main pour donner naissance à de nombreux articles en vannerie. Depuis la nuit des temps, ces mêmes techniques sont employées…

Généralement, les matières utilisées sont le rotin, l’osier, joncs, roseaux, “Smaar”, “G’dim” et les feuilles de palmier séchées. 

La vannerie et les matières utilisées

Paniers, cabas, corbeilles, mobilier, chapeaux, sets de table, on distingue au Maroc et de partout, dans les souks, dans les ruelles des médinas, tout autant de produits issus de la vannerie.
Les artisans marocains utilisent le plus souvent pour réaliser leurs tâches des végétaux tels que : le petit ou gros jonc qui varie selon les régions, à Essaouira on trouve ainsi un petit jonc dénommé Smaar, il est aussi dans la région de Marrakech, et un gros jonc qui provient encore de vers Essaouira. Ces joncs sont utilisés pour la fabrication de paniers en forme de tajines, des récipients, des dessous de plat, on l’appelle également le G’dim. A Marrakech on trouve le panier dit “Marrakchia” réalisé en feuilles de palmier. Les paniers que l’on aperçoit sur le dos des ânes “couffa” en berbère ou “Akrab” provient aussi de ces feuilles de palmier préalablement séchées. Des pigments naturels sont également utilisés pour les articles de vannerie, ainsi, murex, safran. Toutes les matières végétales sont récoltées au printemps et mis à sécher sur les toits plats durant l’été. Le travail de tressage se déroule durant l’hiver.

Toutes matières végétales utilisées nécessitent des mains agiles et parfois très résistantes, certains travaux pour cela sont réservés aux hommes.
Une fois les matières bien sèches, il convient d’en tirer des tiges, des folioles, des cordelettes, qui seront ainsi tissées, tressées selon différentes techniques.

A préciser également que très souvent on entend dire que ce sont les feuilles du palmier Doum qui sont utilisées, c’est en réalité, les feuilles du faux palmier Doum, puisque cette espèce de palmier vit uniquement en Afrique tropicale.

Pour ce tressage, les techniques employées et pour les produits de vannerie restent souvent les mêmes utilisées depuis la nuit des temps, ainsi, parmi ces techniques et procédés on retrouve : le tissé, le spiralé cousu, le cordé.

L’ osier, le Roseau, le Rotin et les feuilles séchées de palmier sont fréquemment utilisés pour la vannerie dans la fabrication de produits issus de l’artisanat.

La vannerie existe depuis la nuit des temps, aussi, les traditions se perpétuent même si les objets évoluent, les principes de tressages, et la culture de ces différents végétaux reste à peu près identiques…

Les matières premières : 

L’Osier

La culture de l’osier au Maroc n’est pas rare et des producteurs entretiennent ainsi toute la chaîne de cette culture particulière.
L’entretien de l’osier se déroule entre avril et août, la coupe se réalise entre décembre et février.
Au Maroc, le plus souvent l’osier est encore coupé à la serpe, de même écorcé à la main,les brins sont ensuite calibrés tous les 20 cm pour créer des bottes de différentes hauteurs, selon les utilisations et besoins des artisans.
Il faut faire des bottes de tiges qui sur un côté vont tremper dans l’eau, ce qui facilite ensuite l’écorçage.
Ce sont souvent des coopératives qui transforment ainsi l’osier, le raphia, le rotin, pour répondre aux besoins des nombreux artisans vanniers et en termes de production mais aussi de fourniture de matières premières.

Le Roseau :

Le roseau que l’on trouve dans la région de Marrakech, de Fès, de Meknès est également un végétal très utilisé.
Autrefois, le roseau servait surtout de matériau d’emballage. Plus tard et aujourd’hui il est utilisé pour fabriquer des sous-plats, des petits paniers, et aussi des rouleaux de clôture. Le roseau nécessite aussi une longue préparation, il faut le nettoyer, le gratter, enlever toutes les feuilles et autres aspérités…Les tiges peuvent aussi être tressées entre elles, pour en faire également des parois qui seront utilisées comme isolant thermique.

Le Rotin :

Le rotin, par contre est acheté en Espagne.
En effet, le Maroc ne produit pas du rotin, l’Espagne est la plaque tournante du commerce international du rotin et intermédiaire entre les pays demandeurs et les pays producteurs que sont l’Indonésie et les Philippines.
Le vannier qui travaille le rotin s’abîme les mains, car cette matière à la fois souple et rigide demande également pas mal d’efforts à l’ouvrage et notamment sur l’articulation des doigts, des poignets, des mains…Il faut disposer d’un certain savoir-faire pour s’attaquer à des mobiliers en rotin, généralement, le vannier se fait la main sur de plus petits objets avant de s’attaquer à des pièces plus imposantes. Il convient d’acquérir une certaine régularité dans le tressage du rotin pour un travail soigné et régulier.

Les Feuilles de palmiers séchées :

Pour la réalisation de très nombreux objets propres à l’artisanat marocain, des plateaux, des dessous de plats, des paniers, des tressages sur fer forgé et bien d’autres, les feuilles de palmier séchées et transformées sont ainsi très utilisées dans l’artisanat du Maroc.

Ce sont principalement les feuilles des palmiers issus des montagnes, une espèce de petits palmiers, qui sont utilisées.
Ces feuilles sont découpées.
On en tire de fines lamelles qui sont ensuite torsadées pour donner naissance à la corde nommée chrit.
Cette corde est travaillée, tressée pour donner forme à de très nombreuses possibilités d’utilisation. Différentes techniques sont employées par les artisans qui disposent ainsi d’un savoir-faire hors du commun.

Les techniques de tressage

Le tissé, le spiralé cousu et le cordé sont ainsi les trois techniques les plus utilisées dans cet art que représente la vannerie.

Le tissé concerne la même technique qui est employée au tissage. Les folioles, les tiges, vont passer à travers des montants, eux-aussi, fabriqués souvent à base de folioles de palme ou de cordelettes, le vannier tisse ainsi, un coup dessus, un coup dessous, tout comme une tisseuse peut le faire aussi sur un métier à tisser.

Pour la technique du spiralé cousu, c’est à partir du centre que la vannerie prend forme. Pour commencer le travail le vannier utilise le plus souvent de fines tiges tirées de la hampe des palmiers dattiers, des palmes, des matériaux qui sont ainsi et successivement enroulés autour du montant pour le produit choisi qui peut être : un panier ou une corbeille.

Enfin pour la technique du cordé, les matières utilisées sont travaillées à base d’une torsion ou d’une tresse. Ce procédé utilise souvent les matières les plus rigides, c’est un travail réservé aux hommes car cela nécessite tout de même un peu de force.

Toutes ces techniques sont réalisées à la main.

La base consiste donc à tresser les matières que sont l’osier, le rotin ou les feuilles ou hampes de palmiers.
A ces procédés s’ajoutent aussi toute la créativité de l’artisan qui peut selon son inspiration apporté également des techniques d’embellissement aux produits réalisés.
La technique du tissé, mêlée à de la toile ou sergé, donne lieu à des décors de chevrons ou de lignes croisées, de même aussi des ajours.
Pour la technique du spiralé cousu, les décors jouent de la façon de croiser ou de tisser les brins. Ce procédé est également celui du galonnage qui peut inclure dans ce travail manuel d’autres matières comme du cuir ou du tissu ou une autre matière végétale comme la graminée.
Enfin la technique du cordé permet elle aussi l’ajout de rubans ce cuir.
Toutes les oasis sahariennes connaissent ces différentes techniques, de même les campagnes reculées, les décors dépendent des styles qui sont différents et influencés selon les régions. L’implication individuelle fait aussi et bien souvent les différences d’un produit à un autre.
Chaque artisan vannier, homme ou femme, doit maîtriser les techniques avant de pouvoir prétendre à confectionner une vannerie parfaite, cela nécessite ainsi du temps et un savoir-faire indiscutable. Ces maîtrisent assurent ainsi la qualité du tressage, mais aussi la solidité de l’article réalisé, le travail respecte également l’utilisation de l’article qui doit être réalisé, paniers, couffins, chaises, corbeilles, chapeaux etc… La finition s’attache ainsi et non seulement à l’aspect esthétique mais aussi à la qualité d’un travail bien fait.
Seuls les connaisseurs très exigeant peuvent faire la différence entre un travail de vannerie parfait et un article un peu bâclé. L’étranger, quant à lui, n’y verra que du feu, pour lui, le travail réalisé à la main et l’article proposé, seront toujours parfaits…

Ainsi, dans les différentes communautés, les différentes coopératives, chez de nombreux artisans vanniers, la rivalité d’un travail parfait est souvent de mise. Les comparaisons ne sont jamais rares pour déterminer qui peut être valorisé d’excellent vannier ou excellente vannière, car selon les produits, hommes comme femmes sont concernés, une certaine réputation mais toujours sans rivalité se fait ainsi et tout naturellement valoir…

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